Si vous voulez aller plus loin

La dyspraxie

Maladresse dans les gestes du quotidien, difficultés à reproduire un simple dessin, à former des lettres pour écrire, voire même à retrouver son chemin dans des lieux pourtant familiers : la dyspraxie peut prendre différentes formes selon la personne qui en souffre. Ses manifestations peuvent amener à penser que l'enfant est paresseux, négligeant et peu attentionné. En fait chaque geste, même les plus simples, lui demande des efforts très importants qui le laissent souvent trop épuisé pour rester centré sur sa tâche.

Les différentes formes de dyspraxie :


Les dyspraxies constructives

L'enfant n'arrive pas à assembler les pièces entre elles pour construire un tout, que ce soit avec des cubes, pour réaliser un puzzle ou un objet en légos. On distingue deux catégories de dyspraxies constructives :

  • Les dyspraxies constructives non visuo-spatiales : la présence d'un modèle visuel (une image) permet à l'enfant de réaliser son objet ou son montage
  • Les dyspraxies constructives visuo-spatiales : la vision d'un modèle n'aide pas l'enfant dans la réalisation de l'objet, et peut même aggraver ses difficultés. L'analyse de ce qu'il voit n'aide pas l'enfant à repérer la place et l'organisation des éléments dans l'espace. Il est incapable de suivre une ligne pour lire, de lire un plan ou encore de rechercher une information dans un texte.

Cette distinction entre les deux types de dyspraxies contructives est importante car elle va permettre de déterminer quelle sera l'aide la plus efficace : utilisation de modèles visuels dans le 1er cas, soutien oral dans le second.

La dyspraxie idéatoire

L'enfant a beaucoup de mal à utiliser des outils ou objets aussi divers qu'une brosse à dent, une aiguille à coudre, un fer à repasser, des ciseaux, une fourchette et un couteau, un crayon,…

La dyspraxie idéomotrice

L'enfant a du mal à faire certains gestes précis sans avoir un outil à la main. Il éprouve de grandes difficultés à mimer des actions comme jouer d'un instrument de musique, dire « au revoir » avec la main, etc. Il ne sait pas « faire semblant ».

La dyspraxie de l’habillage

L'enfant a du mal à s'habiller tout seul, à fermer une fermeture éclair, boutonner un vêtement ou attacher ses lacets. Il a aussi tendance à enfiler ses vêtements à l'envers.

La dyspraxie oro-faciale

Gonfler les joues, souffler, siffler, se moucher : autant de gestes simples et souvent réflexes qui sont difficiles pour l'enfant dyspraxique, voire impossibles à réaliser à partir d'une consigne verbale ou par imitation. Quand il parle, il emploie souvent un ton monotone

Les causes de la dyspraxie

La dyspraxie est dûe à un dysfonctionnement cérébral. En général, lorsqu'on apprend quelque chose, notamment un geste, le cerveau l'enregistre automatiquement et peut le reproduire sans effort. Ce sont cet enregistrement et cette reproduction automatiques qui ne fonctionnent pas chez l'enfant dyspraxique. Résultat, il est contraint à chaque fois de réinventer le geste ou la posture, avec pour conséquences une grande maladresse et une fatigue importante.

Dans 50% des cas, la dyspraxie serait associée à un traumatisme crânien, souvent survenu à la naissance de l'enfant. On a ainsi noté un pourcentage plus important de dyspraxie chez des enfants nés prématurés ou ayant souffert d'un manque d'oxygène ou de complications lors de l'accouchement. On parle dans ce cas de « dyspraxie lésionnelle ».

En l'absence de traumatisme, on parle de « dyspraxie développementale ». Elle serait due à une défaillanceau niveau de la zone du cerveau responsable du mouvement et de la motricité, mais cela n'a pas été expliqué ni démontré scientifiquement.

Comment savoir si l’on a un enfant dyspraxique ?

Le diagnostic de dyspraxie est posé par un médecin (pédiatre ou médecin traitant) sur la base des examens suivants :

  • l’examen psychométrique pratiqué par un-e psychologue à l'aide d'un test spécialisé comme la WPPSI ou le WISC, en fonction de l’âge de l’enfant ( http://enfant-surdoue.fr/les_tests_de_qi/test-de-qi-lapproche-de-wechsler/ ), permettra de mettre en évidence des dissociations caractéristiques de ce trouble cognitif
  • l’examen neuro-psychologique, qui précisera les caractéristiques qualitatives de la dyspraxie, son type (constructive, idéatoire, idéomotrice) et les éventuels signes associés (dyspraxie visuo-spatiale) : c’est à partir de cette évaluation que pourront être posées les indications d’une prise en charge adaptée et efficace (rééducations en ergothérapie, aides techniques).
  • un bilan psychomoteur ou d’ergothérapie
  • un bilan orthophonique
  • un bilan orthoptique et neurovisuel (après un bilan ophtalmologique s’il n’a pas été fait)
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Le traitement

Le traitement passe par la prise en charge par le professionnel adéquat de chacun des symptômes, qui sont différents d'un enfant à l'autre. Il doit donc nécessairement être personnalisé et pluridisciplinaire.

Un Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) est souvent nécessaire pour adapter autant que possible les enseignements aux difficultés de l'enfant et éventuellement de lui permettre de bénéficier d'un accompagnement particulier. Ce projet doit être demandé à la MDPH, en lien avec le médecin scolaire.

Des ressources pour aller plus loin

  • L'émission « C'est pas sorcier » sur les troubles dys :

  • Une video de l'INSERM sur les troubles dys :

  • Avec l'émission « Les maternelles », des conseils de parents pour aider les enfants dys :