Si vous voulez aller plus loin

La dysorthographie

Dysorthographie et dyslexie

Ce sont deux troubles des apprentissages très semblables et qui sont souvent liés. Un enfant dyslexique souffre toujours de troubles de l'écriture. Mais un enfant peut être simplement dysorthographique sans être dyslexique.

Comme la dyslexie, la dysorthographie n'est en rien la conséquence d'un niveau d'intelligence inférieur. Les recherches en neuropsychologie permettent de penser que ce trouble pourrait résulter du dysfonctionnement de certains réseaux du système nerveux cérébral. L'enfant éprouve des difficultés à se représenter visuellement les lettres et les mots, et donc à les mémoriser.

Les manifestations de la dysorthographie


Les manifestations possibles de la dysorthographie peuvent être diverses. On les classe en 4 catégories :
  • Les troubles de la transcription phonologique
  • Les troubles du contrôle sémantique
  • Les troubles morphosyntaxiques
  • Les troubles du lexique orthographique

Les troubles de la transcription phonologique

L'enfant éprouve des difficultés à associer un son avec l'écrit qui lui correspond, bien qu'il ne souffre d'aucun problème d'audition. On parle d'un déficit au niveau phonème et graphème :

Ce trouble se manifeste notamment par :
  • Une confusion entre les sons proches : « jirafe » pour « girafe »
  • Une assimilation des mots : « sante » pour « chante »
  • Une inversion des lettres : « fargile » pour « fragile »
  • Une substitution des mots par un autre mot de sens voisin : « chemin » pour « sentier »
  • Des erreurs de copie des mots : « chenile » pour « chenille »

Les troubles du contrôle sémantique

L'enfant souffrant de dysorthographie éprouve des difficultés à mémoriser les mots ainsi que leurs utilisations.

Cela se manifeste par :
  • Une confusion de sons proches : « mer » pour « mère »
  • Un mauvais découpage des mots : « unemaison » pour « une maison »

Les troubles morphosyntaxiques

Malgré ses efforts, l'enfant dysorthographique n'arrive pas à assimiler les règles de syntaxe et de grammaire.

Cela se traduit par :
  • Des erreurs sur les accords nominaux : « des maison » pour « des maisons »
  • Des erreurs dans la conjugaison et les règles d’accords des verbes : « ils danse » pour « ils dansent »
  • Une mauvaise compréhension de la grammaire : « il a manger » pour « il a mangé »

Les troubles du lexique orthographique

Ces troubles se traduisent chez l’enfant dysorthographique par des fautes d’orthographe même pour des mots familiers, souvent utilisés, et ce, malgré les répétitions

On explique généralement cela par la difficulté pour l’enfant à mémoriser et à se représenter visuellement les lettres et les mots

Il en résulte :
  • L'omission de lettres : « tain » pour « train »
  • Une confusion de lettres : « vrein » pour « frein »
  • Un ajout de lettres ou de syllabes : « frèire » pour « frère »

Diagnostic de la dysorthographie

Le diagnostic de la dysorthographie suppose d'abord d'éliminer d'autres causes : troubles visuels, mauvais apprentissage de l'écriture, troubles psychologiques ou psychoaffectifs. Il faut également éliminer la dystrophie [https://fr.wikipedia.org/wiki/Dystrophie].

Des tests de dépistage peuvent être mis en place par un professionnel à partir de 6 ans :

Le traitement

Il passe par une rééducation orthophonique. Un travail peut également être entrepris avec un graphothérapeute ou un psychomotricien.

A l'école, un enfant dysorthographique peut bénéficier :
  • d'un PPS, projet personnalisé de scolarisation : il permet d'adapter l'emploi du temps et le programme d'études aux possibilités et aux besoins de l'enfant
  • d'un PAI, projet d'accueil individualisé, qui permet d'autres adaptations aux besoins de l'enfant

Des ressources pour aller plus loin

  • Sur le site de l'association « DYS-positif », un dossier très complet et facilement abordable sur la dysorthographie : https://www.dys-positif.fr/dysorthographie/
  • "Du cerveau à la pointe du crayon"

    Une équipe de l'Inserm à Toulouse a identifié dans le cerveau une zone spécifique de l'écriture. Une découverte intéressante pour les chirurgiens qui doivent opérer des patients atteints de tumeur cérébrale, mais aussi pour les chercheurs qui tentent de comprendre le problème de l'écriture chez les personnes dyslexiques.

    http://www.universcience.tv/video-du-cerveau-a-la-pointe-du-crayon-1242.html
  • L'expertise de l'INSERM (2007)

    À la demande du Régime Social des Indépendants (RSI, anciennement Canam), l’Inserm a réuni un groupe pluridisciplinaire d’experts afin de réaliser, selon la procédure d’expertise collective, une analyse des données scientifiques internationales sur la dyslexie, la dyscalculie et la dysorthographie. L’impact que peuvent avoir les progrès des connaissances scientifiques sur la prise en charge de ces troubles est une des questions essentielles de l’expertise.

    Cet ouvrage est constitué de quatre parties : s’appuyant sur les mécanismes connus des apprentissages du langage oral, écrit et du calcul, l’expertise définit ensuite ce qui caractérise les différents troubles spécifiques des apprentissages, aborde les hypothèses explicatives qui prévalent actuellement ainsi que les différentes modalités de prise en charge.

    Malgré plus de 1 500 articles référencés, les analyses effectuées par le groupe d’experts ne prétendent pas apporter des réponses à toutes les questions. Dans cet ouvrage, une place est donnée aux représentants des associations de patients et de parents, des professionnels du champ éducatif, médical et para-médical afin de présenter leurs points de vue et leurs expériences et discuter les propositions en termes de prévention et de prise en charge.
    http://www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/73

  • L'émission « C'est pas sorcier » sur les troubles dys :

  • Une video de l'INSERM sur les troubles dys :

  • Avec l'émission « Les maternelles », des conseils de parents pour aider les enfants dys :