Si vous voulez aller plus loin
La dyscalculie
Qu'est-ce que la dyscalculie ?
« La dyscalculie est définie comme un retard significatif dans les activités arithmétiques […] d'au moins deux ans par rapport à l'âge et au niveau scolaire, interférant nettement avec la réussite scolaire chez un enfant sans déficit intellectuel ou sensoriel […] la fréquence des dyscalculies est aussi importante que celle des dyslexies... »
(M. Mazeau. Neuropsychologie et troubles de l'apprentissage, Masson 2005)
On estime qu'en moyenne 5% à 7% des enfants en âge scolaire souffrent de dyscalculie (Shalev, 2007; von Aster & Shalev, 2007), souvent mal dépistée.
Attention : de nombreux enfants connaissent des difficultés en mathématiques, sans être pour autant dyscalculiques. On peut parler de dyscalculie lorsque l'enfant n'arrive pas à assimiler tout ce qui est lié au calcul et aux nombres alors qu'il n'éprouve aucune difficulté dans les autres domaines, où il peut même se montrer brillant.
Les différentes formes de dyscalculie
On distingue les différents types suivants :
- Dyscalculie du traitement numérique : difficulté du traitement des nombres
- Dyscalculie des faits arithmétiques : difficultés dans l’apprentissage des tables d’addition et de multiplication, difficultés dans la résolution d’additions et de soustractions simples, problèmes de lenteur car l'enfant compte sur ses doigts pour les additions et les soustractions
- Dyscalculie procédurale : difficultés dans les procédures de calcul (résoudre une opération écrite, le sens des opérations, maîtrise des priorités dans une chaîne de calcul). L'enfant ne sait pas résoudre le problème suivant : J'achète 3 kg de pommes à 2€ le kilo et 5 kg d'oranges à 4€ le kilo : combien doit on me rendre sur 50€ ? Alors qu'il faut effectuer 2 multiplications (3x2 et 5x4) puis une addition (3x2) + (5x4) et enfin une soustraction, il commencera par une opération erronée.
- Dyscalculie dite « visuo-spatiale » : confusion des signes arithmétiques, difficultés à disposer les opérations dans l’espace graphique, difficultés de dénombrement de collections, difficultés d’orientation gauche-droite
Les causes possibles
Comme pour la plupart des troubles « dys », on attribue la dyscalculie à un mauvais fonctionnement de la zone du cerveau responsable de la perception des nombres et des chiffres, mais sans pouvoir être plus précis. Une origine génétique a également été évoquée, mais n'a jamais été scientifiquement démontrée.
Dans de nombreux cas, la dyscalculie est accompagnée d'autres troubles :- un retard de développement
- des troubles alimentaires
- un ou des autres troubles dys (dyslexie, dysorthographie, dysphasie,...)
Le diagnostic
On estime que de nombreux cas de dyscalculie ne sont pas diagnostiqués : les difficultés de l'enfant sont attribuées à de la paresse ou un manque d'appétence pour le calcul et les mathématiques (« Elle/Il n'est pas doué en maths ») qui peuvent exister sans dyscalculie.
Ainsi, avant de pouvoir poser un diagnostic précis, plusieurs bilans et analyses devront être effectués afin d’écarter toutes les autres possibilités pouvant expliquer un déficit logico-mathématique :
- Un bilan neurologique, pour être sûr que le problème n’est pas dû à une lésion cérébrale
- Un bilan neuropsychologique, pour s’assurer que le problème n’est pas le résultat d’une défaillance de la mémoire ou de l’attention
- Un bilan psychomoteur, pour écarter tout trouble de coordination, spatial, de latéralité, etc.
Une fois ces points écartés, il faut faire appel à un orthophoniste. Il réalisera un bilan qui lui permettra d’analyser les capacités logiques de l’enfant et ce, sur la base de ce qui constitue la construction mathématique et les calculs, c’est-à-dire :
- Les classes
- Les mises en relation
- Les conservations
- Et la combinatoire
Les traitements
Aujourd’hui, on ne peut guérir complètement d'une dyscalculie, mais il est possible d'en diminuer les symptômes afin d'assurer à l'enfant une scolarité normale et de diminuer sa souffrance.
Une consultation orthophoniste est indispensable. Elle peut être accompagnée par d'autres traitements spécialisés comme ceux que je propose.
Des aménagements peuvent apportés en classe, en lien avec les enseignants. Dans certains cas, l'enfant peut également bénéficier d'une auxiliaire de vie scolaire (AVS).
Il est en tout cas absolument essentiel de ne pas dévaloriser l'enfant qui rencontre ces difficultés,mais au contraire de l'aider, de le soutenir et de valoriser les efforts qu'il accomplit et ses progrès même s'ils sont ténus.
Des ressources pour aller plus loin
Des livres :
- 100 idées pour aider les élèves dyscalculiques
Ce petit ouvrage propose 100 idées pour améliorer le quotidien des enfants atteints de dyscalculie. Plusieurs domaines sont abordés : attitude générale à adopter avec les personnes dyscalculiques, structures logiques, nombres, numération et calculs, mesure, temps et espace. Pour finir, il offre des conseils pour accompagner les personnes dyscalculiques de 7 ans à l'âge adulte. Ce livre, qui mêle ainsi conseils de prévention, idées théoriques et propositions d'activités, est essentiellement destiné aux enseignants, orthophonistes, auxiliaires de vie scolaire et parents.
Par Josiane Hélayel et Isabelle Causse-Mergui. Édition Tom Pousse, octobre 2011
Pour commander : https://cenopformation.com/boutique/ - Aider les élèves en difficulté en mathématiques CP/CE1 :
Cet ouvrage analyse les difficultés généralement observées en mathématiques au cours des deux premières années de l'école élémentaire, pour aider les enseignants à faire face, en remédiation ou de manière préventive, aux difficultés rencontrées par un nombre important d'élèves de CP-CE1 en mathématiques.
La démarche repose essentiellement sur des activités de manipulation, offrant de multiples manières d'amener les élèves à élaborer les représentations mentales qui leur font défaut et à assimiler les raisonnements indispensables.
Catherine Berdonneau – Edition Hachette
Des vidéos :
- Michel Cymès et Marina Carrère d'Encausse expliquent la dyscalculie :
- L'émission « C'est pas sorcier » sur les troubles dys :
- Une video de l'INSERM sur les troubles dys :
- Avec l'émission « Les maternelles », des conseils de parents pour aider les enfants dys :